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Le risque suicidaire et l’automutilation
Mettre sa vie en danger, se donner la mort, attenter à ses jours, recouvrent des situations différentes. Les actes d’automutilation ou la mort infligée à soi-‐même étant souvent le résultat de motivations obscures, d’états psychologiques complexes et de circonstances aléatoires ; la nature et l’ampleur de la crise psychique et de ces troubles qui provoquent tant de détresse, de confusion, de désespoir et d’actes irréfléchis méritent d’être abordés et de s’interroger sur la perception de la souffrance de l’autre et de la violence qu’il peut s’infliger à lui-même.
L’Organisation mondiale de la santé nomme l’acte suicidaire comme « une blessure que l’on s’inflige à soi-même avec des niveaux variables d’intention meurtrière ».
Le suicide est une cause importante de mortalité prématurée et elle a plus que doublée en 25 ans. Seconde cause de mortalité chez les 15–24 ans, le suicide est la première cause chez les 25–34 ans et elle est en augmentation permanente chez les vieillards.
Objectifs
La formation permettra aux participants :
- D’actualiser leurs connaissances des facteurs de risque et des situations de crise pouvant conduire une personne à l’autolyse ou à l’automutilation (éléments déclencheur, situations de crise, problématiques psychologiques).
- De reconnaître la détresse morale de l’adolescent, l’adulte et la personne âgée par une approche relationnelle attentive.
- D’évaluer le risque suicidaire, la récidive et d’identifier les moyens de protection à mettre en oeuvre.
- De déceler les répercussions des troubles du comportement de ces personnes sur leur entourage et de mettre en place les protections adéquates.
- De développer leurs capacités d’accueil et de soutien de la personne en crise et de sa famille.
- D’enrichir les communications et les interventions avec les différents intervenants engagés dans la situation.
Contenu
Premier jour
La tentative de suicide ou d’automutilation et les capacités d’un sujet d’établir des interactions harmonieuses et gratifiantes avec son environnement
- La psychogenèse et l’image de soi,
- L’histoire de vie, les crises à résoudre, les deuils à accomplir :
- les crises existentielles prévisibles,
- la vision globale du processus de développement de la personne : cognitif, émotionnel, physique, sexuel,
- la compréhension de l’évolution de l’adolescent, de l’adulte, l’adulte vieillissant confronté aux crises existentielles,
- les facteurs influençant (environnement, institution, famille).
Les mécanismes de l’agressivité
- Le fonctionnement du cerveau et ses interactions avec l’environnement en particulier en situation de stress,
- L’instinct d’agression et les instincts belliqueux, le refus de vivre,
- Les capacités d’adaptation et les réponses à la frustration,
- Les comportements d’attachement et les manifestations lors des ruptures.
Deuxième jour
Les définitions cliniques
- L’automutilation,
- Le para suicide, le suicidant, le suicidé, le suicidaire.
Le syndrome suicidaire, les conduites à risque et la maladie mentale
- L’état dépressif et les conduites suicidaires,
- La schizophrénie et la tendance suicidaire,
- Les toxicomanies et les comportements suicidaires,
- Les maladies somatiques et l’acte suicidaire,
- La récidive.
Les raisons qui peuvent amener quelqu’un à s’infliger des blessures ou à commettre une tentative de suicide
- Les idées d’automutilation et suicidaires,
- La préparation de l’acte,
- La personne face à son geste,
- La valeur symbolique de l’acte.
L’identification des facteurs de risques et l’évaluation du risque de récidive
- La souffrance psychique sous-‐jacente,
- L’exercice de l’autonomie de l’adolescent, de l’adulte, de la personne âgée,
- La capacité à demander de l’aide, le réseau de soutien.
Les dispositifs de soins et d’accueil
- Le dispositif général de soins proposé en France aux adolescents et aux adultes,
- Les réseaux de l’urgence psychiatrique,
- L’analyse critique de ce dispositif.
Troisième jour et quatrième jours
Les approches relationnelles favorables à l’accueil et à l’écoute de la personne
- Le recueil de données : biographie, histoire de vie, généalogie, l’anamnèse lors du premier accueil de la personne à son arrivée,
- L’aide à la verbalisation et à l’expression des émotions,
- Se décaler pour penser la situation problématique autrement : résolution ou dissolution de problème,
- La projection dans un futur réparateur, l’ouverture vers d’autres possibles,
- Les pièges à éviter dans la relation soignant-‐suicidant et la gestion des limites.
Prendre soin de soi en tant que professionnel
- Le travail en équipe en situation de crise : la cohésion, l’appartenance identitaire, la reconnaissance, le soutien,
- La gestion émotionnelle et l’expression des sentiments.
La rencontre entre l’équipe soignante et les proches du patient
- Le rôle des soignants, le positionnement délicat face à la famille et la non-‐substitution des rôles,
- La neutralité nécessaire à l’accompagnement des proches et la prise en compte de leur souffrance,
- La gestion des affects et des alliances implicites,
- Les indicateurs d’une relation complexe et les moyens pour la faire évoluer,
- Les limites et l’engagement, se protéger des transferts négatifs et positifs (gare au surinvestissement).
Méthode pédagogique
La méthode pédagogique conjugue des apports de connaissances à des aspects pratiques tirés, entre autres, de l’expérience de chacun et des interrogations exprimées.
Interactive, la pédagogie est basée sur les échanges entre le formateur et les personnes en formation et entre les membres du groupe eux-‐mêmes. Les expériences des uns sont ainsi réutilisées pour aider à la compréhension des autres membres.
Tout en respectant les objectifs de la formation, une grande souplesse préside au suivi des journées. Celle-‐ci est nécessaire pour être à l’écoute de chacun dans ses interrogations, ses craintes éventuelles ou ses difficultés. Des liens entre les concepts éclairants des expériences heureuses ou malheureuses permettent de mieux les appréhender et de comprendre ce qui a pu réussir ou mettre en difficulté. Des apports réglementaires et conceptuels seront apportés en lien avec les situations. L’échange et les reformulations permettront de s’assurer d’une compréhension commune.
La posture des formateurs du GEFERS est ancrée dans l’accompagnement du cheminement de chaque participant afin d’assurer la compréhension et l’intégration des apports de la formation. Sur le plan éthique, cette action de formation se déroule dans le souci du respect de chacun et de la tolérance aux situations présentées. La confidentialité et la non substitution à l’autre sont posées comme des règles incontournables.
Évaluation
Un premier temps d’évaluation individuel des acquis de la formation est prévu à l’issue de la session de formation sur support écrit. La grille servant de support peut être remise au Service de la formation de l’établissement.
Un second temps d’évaluation en présence d’un responsable des services concernés et du responsable de la formation continue de l’établissement est recommandé.
Ces deux temps de formation pourraient être suivis par une procédure menée par l’établissement et dont nous pouvons convenir, si cela est souhaité, les modalités en commun. L’expérience menée dans d’autres établissements est celle de réunir deux groupes environ six mois après la formation et en présence de responsables de l’établissement afin d’échanger sur les effets de la formation, les bénéfices observés et les difficultés rencontrées.
Accueil des stagiaires présentant un handicap
Afin d’adapter les méthodes pédagogiques, l’accueil, l’organisation de la salle et l’enseignement, il est souhaité que le formateur soit avisé de la présence d’une personne présentant un déficit sensoriel ou moteur.
Public
- Cadres/
- Directeurs/
- Équipe dirigeante/
- Équipe médicale/
- Équipe pluridisciplinaire/
Intervenant
- Serge Philippon,
Pré-requis
Aucun
Durée
Lieu
Tarif
Délais d'accès
Sous 2 semaines
Rèf. GEFERS : S14
Rèf. OGDPC : 4196